Matthias Drusch

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Vers un habitat passif par l’utilisation de matériaux vernaculaires innovants


Par l’analyse d’exemples de constructions innovantes, durables, vernaculaires, du questionnement de l’efficacité de ces nouveaux matériaux et de leur aptitude à remplacer le béton au long terme.



Les défis démographiques du XXIème siècle vont conduire à l’apparition d’innombrables villes nouvelles majoritairement dans les pays du tiers-monde. La question du matériau est au centre de ce défi car il représente le plus grand facteur financier au court et long terme, mais aussi les facteurs de solidité, de durabilité, d’esthétique, et de qualité de vie. Auxquels vient s’ajouter le facteur environnemental de plus en plus considéré comme essentiel, il convient alors d’utiliser des matériaux locaux afin d’économiser l’énergie dépensée dans la construction globale, ce concept sera d’ailleurs appliqué à des nouvelles normes sur les bâtiments en 2018 en France. Pourtant, cela pourrait être critiqué comme un retour au passé coûteux et de mauvaise qualité, mais de nombreuses expériences modernes et des exemples anciens permettent d’argumenter sur la qualité et l’utilité de ces alternatives au béton. En effet, malgré une prise de conscience de l’importance de l’autosuffisance énergétique qui commence à dater, la plupart des bâtiments passifs modernes sont ouvragés en béton armé, même s’ils utilisent des isolants biosourcés, cela va à l’encontre de l’idée d’une durabilité de l’édifice car la durée de vie du béton est estimée à 40 ans et car les ressources en granulats se raréfient.

La technologie permet de nombreux progrès économiques et énergétiques, mais pour concevoir durablement, il faut pouvoir changer la manière de penser l’architecture dans son ensemble, et apprendre des leçons du passé. En effet, certaines typologies vernaculaires se montrent beaucoup plus pertinentes dans leur région d’implantation que le style international que l’on y construirai actuellement. Rien n’est totalement inventé dans la technologie moderne, c’est pourquoi la recherche de l’autosuffisance énergétique ou même alimentaire d’un édifice ne peut s’appuyer sur les modes de construction actuels et doit porter un regard sur la tradition architecturale. Cela est primordial afin d’adapter les modes constructifs au climat, à l’esthétique et aux matériaux locaux, prendre en compte ces éléments permet non seulement de fabriquer des bâtiments à énergie positive et un certain confort thermique, mais surtout de renouer les liens entre territoire et architecture, en utilisant le bon sens constructif issu du passé.

L’identité architecturale d’un lieu est généralement fabriquée par le matériau dominant dans les constructions, puis par une certaine manière de les utiliser et de les montrer. Cet esprit du lieu provient également d’une homogénéité des styles architecturaux, l’usage du matériau local permet donc une réappropriation de l’identité du territoire. De plus, l’édifice vernaculaire répond aux trois piliers du développement durable. D’un point de vue social, ce type de construction peut valoriser les compétences locales par la formation d’une main d’œuvre qualifiée. L’espace est repensé de manière à dynamiser les activités sociales, tout en se préoccupant du cycle de vie des bâtiments, des conditions de construction jusqu’à l’usage. Ainsi, le métier est en train d’évoluer considérablement avec une prise de conscience de l’impact de l’industrie de la construction sur l’environnement ainsi que de la mauvaise durabilité du béton.